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Lorsque le trafic moyen journalier annuel (TMJA) n’est plus la norme

Jean-Sébastien Turcotte 

Vice-Président

11 octobre 2022

Lorsque le trafic moyen journalier annuel (TMJA) n’est plus la norme

Depuis des années, l’industrie du commerce au détail s’est fiée au trafic moyen journalier annuel (TMJA) pour obtenir un portrait de la circulation existante et prévue autour de certains lieux. Concept issu de l’industrie de la planification des transports, le TMJA est utilisé sur une base annuelle par les organismes publics en transport pour obtenir du financement fédéral. Cette pratique repose sur des compteurs de trafic automatisés ou du personnel présent sur place pour effectuer le décompte. Depuis plusieurs années, ces données servent d’indicateur aux détaillants et aux sociétés immobilières pour déterminer l’achalandage piétonnier potentiel dans leurs établissements. Or, le TMJA n’est plus un indicateur de différentiation des plus exacts, notamment parce qu’il existe maintenant des sources de données de circulation beaucoup plus fiables et que les modèles de trafic routier sont extrêmement volatils en cette ère post-pandémique.

« Nous n’avons pas quitté l’Âge de pierre parce que nous n’avions plus de pierres, mais bien parce que nous avons trouvé mieux. »

 

 

Don Huberts, Royal Dutch Shell, cité dans The Economist, 1999

La nouvelle norme d’aujourd’hui… et de demain : le trafic historique détaillé (DHT). Ce paramètre mise sur des données plus actuelles, précises et fréquentes : les données de sondes. Elles sont plus complètes et reflètent mieux les variations réelles tout au long de l’année. Elles offrent de nombreux avantages que n’a pas le TMJA et c’est la raison pour laquelle de plus en plus d’organisations migrent vers cette source pour améliorer l’analyse de leurs activités.

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Source : MEME

Qu’est-ce que le TMJA?

Le trafic moyen journalier annuel est utilisé depuis longtemps. Généralement, le TMJA représente la circulation moyenne par intervalle d’une heure chaque jour, comme moyenne pour l’année entière à une intersection donnée. Par exemple, les utilisateurs peuvent déterminer la circulation moyenne le lundi entre 11 h et midi au cours de la dernière année. Il peut être utilisé à des fins de sélection de sites ou pour comprendre des modèles de circulation de manière globale. Ces données sont tirées d’échantillons de comptage de trafic réel à certaines intersections et sont ensuite extrapolées à d’autres intersections des environs conjointement à d’autres sources de données.

Comme nous l’avons mentionné, bien que le TMJA serve assez bien son objectif de base de sélection d’un site, ces données sont recueillies sur des intervalles de temps, ce qui devient peu pertinent étant donné la pléthore d’information disponible aujourd’hui. Comme l’indique un client :

« C’est comme dire que la crème glacée se vend mieux lorsqu’il fait chaud que lorsqu’il fait froid… Il n’y a rien de neuf dans une telle affirmation. »

Pour être exploitables d’un point de vue opérationnel, les données recueillies doivent être plus précises et actuelles. Heureusement, d’autres possibilités intéressantes s’offrent maintenant aux organisations.

Qu’est-ce que le DHT?

Aussi connu depuis un certain temps, le trafic historique détaillé (DHT) est principalement utilisé dans les organismes du secteur public. Ce n’est que récemment que les commerces au détail ont commencé à s’y intéresser.

Les données sont recueillies à partir de sondes pour chaque segment de route dans une zone géographique donnée. Plus précisément, une sonde représente un véhicule réel sur la route, dont les données sont recueillies depuis les systèmes de navigation à bord, des applications télématiques ou de nombreuses autres sources de données. Ces données constituent ainsi un sous-ensemble factuel de tous les véhicules dans une zone et permettent de comparer les différents lieux selon la zone géographique. Selon le fournisseur, les sondes représentent entre 15 % et 40 % des véhicules réels sur la route. Le DHT est disponible dans un délai de 48 à 72 heures, à intervalles de cinq minutes (même si la plupart sont agrégées à intervalles d’une heure, chaque jour, pour chaque segment de route), pour une durée pouvant aller jusqu’à cinq ans.

Comment choisir le trafic historique approprié?

De nombreux éléments sont à prendre en compte lorsque l’on évalue un ensemble de données de circulation, selon l’utilisation que l’on veut en faire. Le plus important — et intimement lié à la croissance des activités — est l’objectif précis d’utilisation de ces données. Si votre seul objectif est de choisir un site commercial, alors le trafic moyen journalier annuel serait peut-être suffisant pour répondre à vos besoins. Mais même dans ce contexte, le peu de couvertures spatiales et l’hypothèse qu’une tendance donnée se maintiendra tout au long de l’année rendent le TMJA moins intéressant. Aussi, si vous avez des impératifs d’analyses des activités et souhaitez utiliser ces données pour des analyses de la concurrence ou obtenir un portrait récent et ultra précis localement, le trafic historique détaillé représente une meilleure solution.

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Sur le plan technique, voici d’autres facteurs qui devraient être pris en compte lorsque l’on veut choisir un ensemble de données approprié :

Couverture

C’est une évidence : les données doivent couvrir l’ensemble ou la plupart des pays dans lesquels votre organisation est présente.

Méthodologie

Les données proviennent soit de sondes brutes ou de modélisations réalisées par des scientifiques de données qui utilisent une combinaison de données réelles colligées sur le terrain ainsi que d’autres variables, comme la démographie. Les données modélisées entraînent souvent des problèmes pour les clients qui souhaitent les utiliser pour créer leurs propres modèles (autrement dit, on ne modélise pas des données déjà modélisées).

Utilisabilité

Il s’agit de la capacité de l’entreprise elle-même à utiliser rapidement les données aux fins de traitement approfondi ou d’agrégation. En ce qui concerne le trafic historique détaillé, n’oubliez pas que vous devrez gérer des milliards d’enregistrements chaque jour, ce qui requiert l’infrastructure et les connaissances appropriées pour les exploiter de manière adéquate.

Actualité des données

Il s’agit de l’un des facteurs d’évaluation cruciaux du point de vue technique. Généralement, les données recueillies sur le terrain ne peuvent être rafraîchies quotidiennement et, dans certaines zones, elles datent de cinq ans auparavant. En revanche, dans le cas des sondes, les données datent rarement de plus de 48 à 72 heures. La « fraîcheur » des données est encore plus importante maintenant, en cette période post-pandémique où les modèles de circulation changent énormément.

Considérations opérationnelles

L’idée est de déterminer si vous utiliserez les données pour orienter vos activités, en connaissant par exemple les fermetures de routes ou les changements en temps quasi réel des modèles de circulation dans une zone en particulier.

Fréquence et rapidité de mise à jour

Il s’agit de fréquence à laquelle les données sont mises à jour pour l’utilisateur final. Ce peut être à fréquence annuelle, trimestrielle, mensuelle ou même quotidienne dans le cas de données de sondes.

Étendue des données

L’étendue des données fait référence à la fiabilité de la source. Par exemple, si un fournisseur ne dispose que d’une seule source qui recueille les données de 10 millions de sondes générant 8 milliards de flux par mois et qu’un autre dispose de cinq sources différentes de 100 millions de sondes générant 150 milliards de flux par mois, les données de ce dernier seront évidemment plus fiables. Le type de sources de données est important, par exemple les enquêtes sur le terrain ou les caméras routières. Plus vos sources sont diversifiées, plus vos données seront actuelles et précises et plus il vous sera facile de cerner celles qui sont pertinentes pour vous. Comme nous l’avons déjà mentionné, selon le fournisseur, les sondes représentent entre 15 % et 40 % des véhicules réels sur la route.

Fiabilité des sources de données

Ici, il s’agit de savoir si les données recueillies sont influencées par le comportement humain ou sont générées par un appareil. Par exemple, une personne peut avoir la possibilité d’accepter ou non de divulguer certaines informations comme sa localisation ou d’être suivie par une application mobile, alors que dans d’autres cas, les informations sont automatiquement transmises par un appareil tel qu’un système de navigation à bord ou une application télématique.

Caractéristiques géospatiales

Certains fournisseurs proposent des données recueillies à des intersections ou à l’échelle d’un point précis, alors que d’autres fournissent des données d’un tronçon de route ou à l’échelle d’une ligne.

Niveau de détail

Nous l’avons déjà abordé, selon que vous voulez des données chaque jour à intervalles de cinq minutes ou des données quotidiennes ou mensuelles, vous devrez choisir votre fournisseur en conséquence.

En conclusion

Comme vous pouvez le voir, le choix entre le TMJA ou le DHT dépendra de vos exigences commerciales. Or, les organisations tendent de nos jours à privilégier le trafic historique détaillé parce qu’il répond à de plus nombreux besoins et englobe presque toutes les données générées par le trafic moyen journalier annuel. Lorsque la décision est prise, l’étape suivante consiste à sélectionner le bon fournisseur de données. En effet, ils sont nombreux et, comme nous l’avons dit précédemment, plusieurs facteurs entrent en ligne de compte pour faire un choix.

Korem possède une solide expérience en données de circulation et connaît bien la valeur qu’elles offrent à ses clients. Notre expertise nous permet de les aider à sélectionner le fournisseur approprié et à intégrer facilement les données dans leurs processus et analyses d’entreprise.

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